Tempêtes, sécheresses et inondations de plus en plus fréquentes et violentes, érosion de la biodiversité, appauvrissement des sols, crises sanitaires menaçantes, pollution croissante, risques de migration massive, conflits géopolitiques, et hausse des coûts énergétiques : voilà le triste mais pourtant bien réel constat auquel nous faisons face. **Dans ce contexte, organiser la résilience des territoires devient essentiel.
La résilience d’un territoire est sa capacité à résister aux crises et à s’adapter en maintenant ses fonctions essentielles. Elle implique une préparation face aux chocs, une autonomie accrue (alimentaire, énergétique, économique), des infrastructures adaptées et une forte cohésion sociale pour répondre aux besoins des habitants, même en situation difficile.
Commencer par le pôle alimentaire présente plusieurs intérêts, notamment en termes d'indépendance, de mobilisation communautaire et de rapidité d'impact.
Besoin fondamental : L’alimentation est un besoin essentiel et quotidien, ce qui en fait une priorité immédiate en cas de crise. Les territoires dépendent souvent d’importations pour une très grande part de l’alimentation (>80 %) et ce alors même que l’on dispose de terres productives qui sont dédiées à l’export pour l'essentiel. Relocaliser une partie de la production permet de réduire cette dépendance.
Mobilisation citoyenne : L’alimentation rassemble. Elle touche à la vie quotidienne de chacun, ce qui facilite la mobilisation des citoyens autour de projets communs.
Mise en œuvre : Contrairement aux infrastructures énergétiques, souvent coûteuses et techniquement complexes, un projet alimentaire local peut être lancé rapidement avec des actions relativement simples. La demande alimentaire est stable, et une partie de la production existe déjà. Il s’agit donc essentiellement d’initiatives de coordination de l’offre et de la demande.
Systèmes interconnectés : Le secteur alimentaire peut avoir des répercussions positives sur d'autres domaines de la résilience. Par exemple, l'agriculture locale peut encourager des pratiques écologiques qui améliorent la gestion de l’eau ou de la biodiversité. Elle peut aussi contribuer à une meilleure gestion des déchets (compost, recyclage des biodéchets), tout en préparant le terrain pour des initiatives énergétiques futures (biogaz, récupération d’énergie dans les circuits alimentaires). De même, la relocalisation alimentaire a un impact direct sur les émissions de carbone liées au transport.
En résumé, commencer par le pôle alimentaire permet de répondre à des besoins urgents et concrets, tout en servant de levier pour impliquer la communauté, sensibiliser aux enjeux de la résilience et poser les bases d’une transition vers d’autres secteurs comme l’énergie.
La résilience alimentaire est la capacité d’un système à résister, s’adapter et se rétablir après des perturbations majeures, qu’elles soient climatiques, économiques ou sociales. L’autonomie alimentaire, quant à elle, désigne la capacité d’un territoire à produire localement les denrées nécessaires à sa population, réduisant ainsi sa dépendance aux importations et aux fluctuations des marchés mondialisés.
L’autonomie alimentaire est un pilier central de la résilience alimentaire, car elle réduit les risques associés aux chaînes d’approvisionnement longues et vulnérables. En parallèle, l’agriculture durable joue un rôle complémentaire en intégrant des pratiques agroécologiques qui limitent la dépendance aux intrants chimiques et aux énergies fossiles, tout en protégeant à long terme la fertilité des sols, la biodiversité et les ressources naturelles.